
C’est un début et déjà un signal fort.
C’est un début, et déjà un signal fort. Un début de mobilisation qui dépasse largement nos horizons locaux. Le 10 septembre, partout en France, le mot d’ordre « Bloquons tout » a trouvé écho. Dès l’aube, des centaines d’initiatives, des piquets, des cortèges, des rassemblements, se sont succédé. Comme des étincelles qui, bout à bout, forment un incendie social. Le rendez-vous était fixé de longue date ; il a été tenu avec détermination.
Au cœur de ces mobilisations, une colère sourde, devenue criante. Colère contre une politique d’austérité qui appauvrit les plus fragiles et protège les plus riches. Colère contre un pouvoir qui méprise les urnes et piétine la démocratie. Colère, enfin, contre un président qui s’obstine dans l’arrogance et la surdité.
La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, annoncée la veille au soir, a ajouté l’affront à l’injustice. Un nouveau fusible, déjà grillé. Un énième artifice de communication, perçu pour ce qu’il est : une provocation de plus. Ce 10 septembre, le macronisme est devenu la cible directe d’un peuple qui ne veut plus subir.
Et quelle ironie de l’histoire : au même moment où, sur le perron de Matignon, se tenait une passation de pouvoir insipide, dans les rues voisines, les gaz lacrymogènes suffoquaient manifestants et passants. Des images désastreuses, dignes d’un pouvoir aux abois, qui choisit la répression là où il faudrait écouter.
Mais ce 10 septembre n’est qu’un point de départ. Une date qui ouvre une séquence nouvelle. Déjà, le 18 septembre, l’intersyndicale appelle à descendre dans la rue et le 10 septembre est une promesse de mobilisation massive. Et puis aussi, ce week-end, la Fête de l’Humanité s’annonce comme une caisse de résonance formidable aux colères et aux espoirs d’un autre monde.
Un début, oui. Mais un début qui promet.