
Conseil municipal : Le logement
Je sors de ce débat en conseil municipal avec un malaise. Encore un.
La majorité a défendu son projet “abordable” de villa à l’Ile de Thau. Un mot creux. Rien n’est abordable dans cette ville dorénavant pour beaucoup de monde.
Pire : ils ont dit clairement leur choix. L’accession à la propriété contre le logement social. Argumentaire classique de la droite et du centre libéral : « Vous voulez enfermer les gens dans des HLM. Nous, nous voulons leur permettre d’être propriétaires. »
Comme si habiter un logement digne, à loyer encadré, empêchait d’accéder un jour à la propriété. Comme si l’on devait mépriser celles et ceux qui, aujourd’hui, bénéficie de ces appartement et qui en sont satisfaits ou alors qui n’ont pas les moyens de faire autrement.
Car la réalité est autre. Leur projet ne fonctionne pas. Seulement 4 villas vendues en un an. Résultat : impossible de lancer la construction des maisons. La majorité, et le maire avec elle, obligés de prolonger la promesse d’un an. En espérant quoi ? Un miracle.
À Sète comme dans l’agglo, la seule réponse à la crise du logement, c’est la régulation. Développer le parc locatif social. Inscrire dans le PLU que les logements doivent être des résidences principales. Limiter la spéculation, les résidences secondaires, les logements vides. Le reste, c’est du bavardage.
Laura Seguin et Veronique Calueba-Rizzolo en conseil l’ont démontré avec brio.
La consultation publique ? Trente contributions. Zéro avis favorable. Une opposition unanime, nette, argumentée : stationnement, circulation, manque d’espaces verts, absence de lieux de vie. Mais la mairie s’obstine.
Véronique Calueba a rappelé le prix : 185 000 euros minimum. Faites le calcul. Des loyers actuels à 300 euros. Des familles qui peinent à finir le mois. Comment basculer vers la propriété ? C’est simple : elles ne le pourront pas. Ces logements ne sont pas faits pour elles. Pas faits pour les Sétois.
Et le maire ?
Sarcasmes. Digressions sur les pistes cyclables. Détours par les entreprises. Et surtout, la vieille ficelle : accuser l’opposition de dire non “par principe”.
Faut-il rappeler que nous portons un projet construit depuis Alternative-setoise, défendu et enrichis durant ces années de mandats. Actualiser aujourd’hui avec le travail de Nouvelle Page pour Sète :
Développer le parc social. Réhabiliter l’existant. Réintégrer les logements vacants. Limiter les résidences secondaires. Préserver des lieux collectifs.
Ce n’est pas dire non. C’est dire autrement.