Flotille pour Gaza : La france doit intervenir

Une cinquantaine de bateaux composent actuellement une flottille humanitaire qui cherche à briser le blocus imposé à Gaza afin d’y acheminer une aide vitale aux populations palestiniennes. À bord se trouvent des élus, des marins, des journalistes et des militants.
Cette initiative pacifique a déjà été la cible de deux attaques de drones. La dernière a pris la forme d’une véritable scène de guerre, laissant craindre un assaut d’une tout autre gravité dans les heures à venir. La menace est désormais bien réelle.
L’enjeu dépasse le sort de cette seule flottille : un État menace directement des ressortissants de 44 pays, et cela en dehors de ses eaux territoriales. Face à cette situation, certains gouvernements européens ont agi. L’Italie, l’Espagne et l’Irlande ont décidé d’envoyer des navires pour protéger leurs citoyens. À Rome, ce n’est pas par hasard : la mobilisation syndicale, avec la grève générale et le blocage annoncé du port de Gênes par les dockers, a contraint Giorgia Meloni à réagir.
L’histoire rappelle tragiquement l’abordage meurtrier du Mavi Marmara en 2010, où dix personnes avaient trouvé la mort et des dizaines d’autres avaient été blessées. Et cela, avant même que le gouvernement israélien ne s’engage dans la dérive génocidaire que l’on constate aujourd’hui.
Et la France ? Le pays qui prétend incarner une voix mondiale pour la paix reste figé. Aucun navire envoyé, aucune condamnation claire des attaques, aucune mise en garde adressée à Israël. Rien, sinon une déclaration du Quai d’Orsay réduite au minimum, expliquant que « les participants à cette expédition ont été informés des risques » et annonçant une simple « protection consulaire ».
Pourtant, la diplomatie française affirme noir sur blanc que la levée du blocus et l’accès des journalistes à Gaza figurent parmi ses objectifs. Quarante-quatre de nos compatriotes, dont un journaliste de l’Humanité, se retrouvent aujourd’hui sous une menace directe. Si un drame venait à se produire, la responsabilité du gouvernement français serait immense.